La chorégraphie est définie comme « l’art de composer les pas et les figures » qui composent les ballets et les danses. Cette définition n’a pas énormément évolué depuis l’âge d’or de la danse classique. Et elle continue d’être appliquée à toutes les danses, y compris les danses les plus modernes comme les danses urbaines. On peut donc voir la chorégraphie comme le travail de conception intellectuel qui arrive en amont de la danse elle-même. Cela dit, la question doit être posée : la chorégraphie est-elle toujours indissociable de la danse ?
La chorégraphie, un brouillon ?
Le rôle de la chorégraphie est d’ordonner et de structurer les différents pas, figures et séquences de la danse. Le chorégraphe se doit donc de disposer d’une large culture de la danse et d’un répertoire de mouvements, de styles et de pas divers, dont il pourra se servir pour composer chaque danse. Selon les types de danses et les besoins du projet spécifique, le chorégraphe pourra être contraint de se conformer à certaines règles ou limiter ses choix.
C’est par exemple le cas s’il s’agit de composer pour la danse classique, ou si la danse à créer doit répondre à un style particulier (danse urbaine, danse interprétative, etc.). La chorégraphie, quelle que soit le type ou les ambitions du chorégraphe, apportent une structure concrète à l’interprétation. Ainsi, toute danse chorégraphiée doit pouvoir être enseignée, répétée, reproduite et interprétée par toute personne qui en connaît les pas.
On constatera que ces caractéristiques se retrouvent également dans certaines danses folkloriques et traditionnelles. De telles danses sont bel et bien chorégraphiées. Pour certaines, elles n’ont pas connu d’évolution depuis leur popularisation il y a de nombreux siècles. Mais on aurait bien du mal à tenter d’identifier le chorégraphe ou les critères sur la base desquels ils ont mis au point lesdites danses.
Peut-on avoir l’un sans l’autre ?
Certaines des danses les plus anciennes au monde sont chorégraphiées. Cela dit, toutes les danses ne sont pas tenues d’être chorégraphiées. Il n’est pas nécessaire d’avoir une chorégraphie particulière pour danser au rythme d’une chanson. La réponse semble donc évidente : il n’est vraiment pas nécessaire d’avoir une liste de pas et de figures avant de se mettre à danser. La danse spontanée existe donc en marge de toute structuration antérieure.
Cela dit, il existe des types de danse qui se tiennent à mi-chemin entre la chorégraphie et son absence. On pense notamment aux danses en couple et à certains styles précis. Ces danses ne sont pas nécessairement chorégraphiées dans le détail, mais elles répondent à un ensemble de règles et de normes.
La chorégraphie s’apparente en partie à une charpente qui soutient une bâtisse. On peut construire des bâtiments tout aussi fonctionnels sans avoir besoin d’une telle charpente. Mais construire autour de cette charpente permet d’arriver à des résultats plus probants et fiables.