On dit souvent de la danse, qu’elle est un langage universel. La célèbre chorégraphe américaine Martha Graham, a d’ailleurs déclaré que la danse était : « le langage caché de l’âme ». Et bien qu’on ne doute pas vraiment de la véracité de ces déclarations, on est tout de même en droit de s’interroger sur leur sens profond. La danse est-elle vraiment un patrimoine commun que toute l’humanité a en partage ? Ou s’agit-il plutôt d’un moyen d’expression qui est toujours coloré des réalités des cultures qui l’ont vue naître ?
Une identité culturelle
Danser a une importance et une signification différente d’un lieu à un autre, d’une culture à une autre. Bien souvent, les danses étaient indissociables de rites religieux ou de cérémonies solennelles. On pense notamment aux mariages, aux funérailles et même aux moments qui avaient une signification religieuse. Dans certaines cultures, des danses spécifiques étaient pratiquées lors des sacrifices, dans le cadre des solstices ou même lors de l’intronisation de nouveaux souverains.
C’est de cette relation symbiotique entre danse et réalités culturelles que la coloration moderne des danses est née. En effet, aucune danse, quelle qu’elle soit, n’est parfaitement neutre ; parfaitement épurée de toute connotation culturelle. Même les danses relativement modernes comme le break ou les danses urbaines, sont intimement liées aux environnements qui les ont créées.
L’accoutrement, première régalia du danseur
Le premier élément culturel d’une danse, c’est la tenue du danseur. En effet, la pratique de nombreuses danses à travers le monde suppose d’être convenablement vêtu. Et il ne s’agit pas uniquement des danses parfaitement structurées comme le ballet. Même pour danser du hip-hop ou du dancehall, on s’attend plus souvent à voir des personnes vêtues selon la mode urbaine, que des danseurs en tutus ou en vestes et tailleurs.
Il en va de même de danses qui trouvent leurs racines dans les rites folkloriques. Ces danses sont encore pratiquées aujourd’hui avec des costumes complets. On peut citer les danses cosaques, les danses traditionnelles du Japon ou de Chine et bien plus encore !
Ces tenues, sont un clin d’œil parfois très prononcé aux origines culturelles de ces danses. Certains accessoires de danses comme le flamenco, les tenues de hopak ou même celles de la salsa renvoient aux réalités et cultures qui étaient d’actualité lorsque ces danses se sont formées.
Les danses sont donc indissociables de la culture. Elles en sont l’une des exportations, et l’un des ambassadeurs. A travers une danse, on peut déceler certains aspects culturels d’une région, mais également comprendre et commencer à accepter la différence de l’autre. Du hulahu à la capoeira, de la samba au ballet, ou du tango à la valse, les danses sont indéniablement des vecteurs du partage culturel.